Une petite phrase, c’est tout ce qu’il a fallu pour exciter les journalistes comme un baba au rhum dans une réunion d’alcoolique anonyme!
Le sujet du délit
I’ve been wondering what that special place in hell looks like, for those who promoted #Brexit, without even a sketch of a plan how to carry it out safely.
— Donald Tusk (@eucopresident) 6 février 2019
Ce qui peut donner ceci si on le traduit en français:
« Je me demande souvent à quoi ressemble cette place en enfer pour les partisans du Brexit, qui n’ont même pas le début d’une idée sur le moyen de le mettre en oeuvre en toute sécurité »
A travers cette phrase, Donald Tusk manifeste surtout son agacement par rapport à un Brexit qui dure et l’incapacité des britanniques à se décider sur ce qu’ils souhaitent.
Comme vous pouvez le voir ci-dessous, le président Tusk était un minimum conscient des réactions que sa remarque allait causer
Brisons le tabou, parlons religion
Osons faire ce que peu de gens font, c’est à dire parler de religion. Oui, le mot est lancé. Nous allons parler de religion et faire de la contextualisation.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est la contextualisation, il s’agit de l’action de remettre quelque chose dans son contexte
Donald Tusk est polonais. Comme beaucoup de polonais, il est un fervent catholique. En Pologne, le catholicisme peut être qualifié de religion d’Etat. Les concepts d’enfer et de paradis ont donc un sens extrêmement précis. L’emploi de tels mots ne se fait pas à la légère. A travers cette formule, il a voulu faire passer un message spécifique.
De plus, Donald Tusk reste un être humain avec toutes ses forces et faiblesses dont un sens de la formule assez acerbe. Pour preuve, nous vous invitons à revisionner les premières secondes de son discours suite aux déclarations de Boris Johnson (quand il était encore en ministre) qui déclarait que “le Royaume-Uni prendrait le gâteau et s’en irait”.
(Ca fait mal, n’est ce pas Boris?)
Pour remettre dans le contexte, nous avons donc un homme fatigué d’une négociation sans fin et qui le manifeste d’une manière particulièrement imagée auprès des journalistes avec des mots ne laissant que peu de place à l’interprétation.
La presse, ces désinformateurs de première
Le problème est surtout venu de la presse britannique qui a déformé les propos de Tusk. Un petit coup de ciseau par ci (histoire de tronquer la citation) et d’édition de vidéo par là et nous avons le droit à une jolie attaque en règle de la part de Tusk contre les pauvres petites brebis de brexiters.
Saupoudrons le tout d’un titre bien putassier (comme seuls les tabloids savent le faire) …
… et nous avons tous les ingrédients pour un bon petit scandale…
… histoire de se faire un max de pognon (du moins, c’est ce qu’ils espèrent)
Cependant, le scandale ne pourra durer éternellement. Pourquoi donc? Parce que tout est sourcé. Chaque citoyen a donc l’ensemble des éléments pour se faire sa propre opinion. Il y a de fortes chances que cette polémique redescende aussi vite qu’elle est appaue.
La réaction des autres
Si la presse n’a pas manqué l’occasion pour déformer les propos du président Tusk, les autres responsables politiques s’en sont plutôt amusés comme vous pouvez le voir ci-dessous
Tout d’abord, la réaction du président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker. Une réaction dont seul lui a le secret et où il ironise sur la situation et préfère pointer la difficulté de la tâche.
Ci-dessous la réaction de Guy Verhofstadt, négociateur du Brexit pour le Parlement européen
Well, I doubt Lucifer would welcome them, as after what they did to Britain, they would even manage to divide hell 🙂 https://t.co/AS367egjZP
— Guy Verhofstadt (@guyverhofstadt) 6 février 2019
Nous vous partageons enfin la réponse du Speaker de la Chambre des communes britannique, John Bercow. Avec sa gouaille légendaire, il arrive même à ridiculiser un parlementaire britannique en le comparant “à une fleur sensible et délicate”. Par cette boutade, il lui rappelle la dure réalité de la politique qui revient à régulièrement prendre des coups. Ce n’est pas le rôle d’un Parlement de se prononcer sur ce genre de trivialité. On notera enfin la correction magistrale infligée par sa collègue écossaise qui cite correctement toute la phrase de Tusk.
En conclusion
Bruxeeeeeeeeeeeeeeeeeeelles, ton univers impitoyable… (hmm hmm, Patrick Duffy, sort de là…)
Cela montre cependant le niveau d’hystérie qu’a atteint le brexit. Il est juste temps que cette affaire trouve son dénouement (peu importe le dénouement).
En cadeau bonus
Vu qu’on est dans la thématique de la religion, on ne résiste pas à vous partager une vidéo particulièrement blasphématoire (histoire de vous faire terminer la journée sur un sourire!)
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